"The choice of a mathematical model is not ethically neutral because the mental equipment transferred by the model on the person using it built a worldview that encourages or discourages certain behaviors more than others. We consider that, regarding financial activities, any mathematical preference is an ethical preference. It is not surprising that people who limit ethics to behaviors do not see that the issue of the technical and scientific equipment is important because the reduction of ethics to deontology is the corollary of the reduction of science to scientism, which is an theory in which science is considered as a neutral tool and only its using is not neutral. We have seen how the current controversies on the role of mathematics and the responsibilities in the financial crisis are marked by a scientistic conception of science. On the contrary, contemporary epistemological theory enables us to include in the scope of ethical finance, the technical and mental tools that make up the everyday reality of financial professionals. (...) The ethical finance can not ignore the impact of management tools, particularly those that contain a representation of risk. Management tools carry a representation of the risk impacts on every level : organizational (control procedures), institutional (international regulatory standards), technical (assessment methods), and cognitive (ways of thinking uncertainty). It is therefore of prime importance to extend deontological ethics to technical devices and management tools."
(Translated from french : Chistian Walter, Éthique et finance : le tournant performatif, Transversalités, octobre-décembre 2012, n° 124, p. 29 et s.)
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MATHEMATIQUES FINANCIERES ETHIQUES CHRETIENNES
"Le choix d’un modèle mathématique n’est
pas éthiquement neutre car l’outillage mental transféré par le modèle sur
celui qui l’utilise construit une vision du monde qui encourage ou décourage
certains comportements plus que d’autres. Nous considérons ainsi que, en
finance, toute préférence mathématique est une préférence éthique. Il n’est
guère surprenant que ceux qui limitent l’éthique aux comportements ne
voient pas que la question de l’outillage technico-scientifique est importante,
car la réduction de l’éthique à la déontologie est le corollaire de la réduction
de la science au scientisme, position intellectuelle dans laquelle l’outil scientifique est axiologiquement neutre, seul son usage ne l’étant pas. On a
vu comment les controverses actuelles sur le rôle des mathématiques dans
la crise financière, et par suite les débats éthiques sur la recherche en
responsabilité, sont marqués par une conception scientiste de la science. Au
contraire, une position épistémologique contemporaine sur la science permet
de sortir de la déontologie et d’inclure dans le champ de l’éthique financière
les outillages techniques et mentaux qui constituent la trame de la réalité
quotidienne des professionnels de la finance. (...) L’éthique de la finance ne peut ignorer
l’impact des outils de gestion et en particulier ceux qui contiennent une
représentation du risque. Véritable machinerie de la finance professionnelle,
les outils de gestion transportant une représentation du risque ont un impact
à la fois organisationnel (les procédures de contrôle), institutionnel (les
normes de régulation internationale), technique (les méthodes d’évaluation),
et cognitif (les manières de penser l’incertitude pour s’en prémunir). Il est
donc de première importance d’étendre l’éthique déontologique à l’éthique
de la technique, aux outils de gestion".
(Chistian Walter, Éthique et finance : le tournant performatif, Transversalités, octobre-décembre 2012, n° 124, p. 29 et s.)