La société de gestion d'actifs Meeschaert AM a publié, début décembre, sur son site internet, des informations détaillées sur les fondements financiers et éthiques de son fonds d'investissement Proclero. Ce fonds de partage vise à contribuer au financement de la formation des prêtres de la Communauté Saint-Martin, tous sont mis à la disposition des diocèses qui en ont besoin pour la mission. Deux régimes sont prévus: soit le souscripteur ne partage rien pour la formation des prêtres mais c'est Meeschaert AM qui reverse une quote-part significative (30 à 50 %) de sa rémunération de gérant (1 %) à la Communauté Saint-Martin pour la formation de ses prêtres ("Part C") ; soit, en plus, le souscripteur reverse 70 % des revenus de son placement à la Communauté Saint-Martin pour la formation de ses prêtres ("Part D").
Sur le site internet de présentation, dans un premier onglet intitulé "questions pratiques", sont présentés les caractéristiques du fonds Proclero, sa politique d'investissement, ses critères éthiques... Dans un second onglet intitulé "questions fondamentales", sont exposés les rapports entre l'Eglise et la Finance. Il est notamment répondu à la question : "Existe-t-il une finance catholique ?"
Voici la réponse que nous reproduisons in extenso et qui semble avoir été rédigée en concertation avec la Communauté Saint Martin:
"On parle aujourd’hui couramment de « finance catholique », sur le modèle de l’appellation « finance islamique », laquelle a reçu une reconnaissance officielle en France à partir de 2008. La finance catholique serait alors aux catholiques ce que la finance islamique est aux musulmans. Pourtant, cette expression de « finance catholique », pour commode qu’elle soit, est inadéquate pour décrire ce que l’Église catholique entend promouvoir comme type de finance. Pourquoi ? Parce que les critères mis en avant par l’Église catholique s’agissant du monde de la finance ne sont pas confessionnels, mais éthiques.
Ce qui préoccupe l’Église catholique s’agissant de la finance est qu’elle soit au service de l’homme, de tout homme et de tout l’homme. Il n’est pas spécifiquement catholique de dénoncer, comme le fait le pape François, l’idolâtrie de l’argent et la « dictature de l’économie dépourvue de visage et d’objectif véritablement humain ». Si l’Église catholique s’engage ainsi pour une finance dont l’humain soit le centre, c’est en tant qu’ « experte en humanité », comme le disait le pape Paul VI : le but de l’Église catholique n’est donc pas de constituer une « finance catholique », mais de promouvoir tout ce qui peut contribuer à réconcilier finance et dignité de l’homme, par-delà les différences confessionnelles".
En d'autres termes, selon ce texte, il n'existerait pas de "finance catholique" stricto sensu, puis qu’aucun produit financier n'est, de nos jours, labellisé officiellement par l'Eglise (pour ce faire, une commission certificatrice serait nécessaire). Par conséquent, il existerait, pour le moment, seulement une "finance catho-compatible" dans la mesure où certains produits financiers, comme le fonds Proclero ou le fonds Oddo Partage sont respectueux de la Doctrine Sociale de l'Eglise.
ACdlV
VOIR LE SITE DU FONDS PROCLERO...